Je ne sais pas quoi dire,
Je ne sais plus vraiment,
Je n'ai que souvenirs
De ce qui fut avant.

Où es tu, que fais tu
Qui es tu maintenant ?
Tu es une inconnue,
Une étrangère à présent.

Des mois à tes côtés,
Et puis l'amour est mort.
De tout ce temps passé,
Te souviens tu encore ?

La neige a oublié
Nos empreintes dehors,
Mais dans le vieux chalet
Mon coeur, toujours, se tord.

La pierre s'effondre et le chemin se perd
À l'heure où les ombres envahissent la terre,
Effaçant la trace et recouvrant le pays
D'une chape tenace, lourd manteau de la nuit.

Les dalles inégales, envahies par le temps,
Sont un appui bancal pour le marcheur patient,
Et de ce fin sentier, ne reviennent jamais
Que des hommes brisés et des esprit en paix.

Longue encore, la route s'étend vers l'horizon,
Chaque pas est un doute, infime hésitation,
Résistance sans fin mais inutile aussi,
Il n'est d'autre chemin que celui de la vie.

Je sais que tu viens parfois encore ici, comme ce soir, et ça me touche beaucoup. Cependant, tu l'as remarqué, mes vers se sont faits rares. La musique coule toujours dans ma tête, mais les mots ne sortent plus. C'est comme si un ressort s'était brisé dans le mécanisme, ma page reste blanche tandis que mon crane résonne de mes rimes dissonantes.

Je pense sincèrement avoir tout fait pour te sortir de ma tête mais tu es encore là, ce soir comme tous les autres. Je ne m'en plains pas, j'en suis le seul responsable. Qui d'autre pourrait l'être ?

Est-ce que j'espère encore ? Cela fait maintenant plus d'un an que je suis incapable de répondre à cette question. C'est peut-être pour ça que j'en suis encore là. Mais toi, pourquoi viens tu ? Pour les mots ou pour l'homme qui se cache derrière ? Pour le passé ou pour le présent ? Pour toi ou pour nous ?

Je ne sais pas si tu liras un jour ces mots et je n'ose attendre une réponse mais qui sait ...

France s'ennuie ce soir, elle s'ennuie à crever.
Depuis longtemps l'espoir ne l'a pas effleurée.
Pas qu'elle soit triste, France, ou qu'elle soit mal-aimée,
Sa vie n'est qu'une transe sur un fond de télé.

La nuit quand il fait noir, France reste enfermée,
Mais de plus en plus tard restent clos les volets,
Car quand elle a peur, France, elle reste alitée,
Même si sa patience devient absurdité.

Un jour peut être France ouvrira sa fenêtre,
Un jour peut être France pourra enfin renaître,
Paraître sans frémir aux yeux de ses enfants,
S'arracher aux soupirs, rejoindre le présent.

Bienvenue sur mon morceau de terre,
Mon îlot au milieu de la mer,
Quelques octets dans l'immensité,
Quelques minutes à vite oublier.

Jardin secret sans porte ni haie,
Fenêtre intime sans verre fumé
Car, infime parmi la toile,
Seul l'habitué le dévoile.

Miroir grossier aux reflets mouvants
Mozaïque de mots, de moments,
Qui pourrait bien vous abuser,
Vous qui tentez de m'imaginer.

Comme venue d'au delà, une chanson s'élève
Et chacun reste coi, le coeur au bord des lèvres.
C'est un fol entrelacs, de balade et de rêve,
Une danse d'émois, qui jamais ne s'achève.

Quand s'anime ses doigts, les orgues sont si belles
Et chantent mile voix, mile cordes se mêlent.
C'est son coeur qui envoie les notes qui m'emmènent
Au plus profond des bois, où la magie est reine.

Mais la vie a ses lois, et le temps est cruel.
Quand les derniers vivats résonnent à mes oreilles
Je me sens arraché comme d'un profond sommeil.

Chacun rentre chez soi, et règle sont réveil,
Mais encore quelquefois s'étonne ou s'émerveille,
Que l'Ange d'une fois rende chaque nuit si belle.

Inspiré par Ange, notamment Sur la trace des fées.

Il sonne dans nos coeurs
Rythmant jusqu'au silence,
Son écho semant peur,
Passion et souffrance.
C'est le glas du présent,
Sonnant le révolu,
Le passé nous laissant
Seul face à l'inconnu.

Il coule en flot furieux,
Sans jamais se tarir,
Venant de nos aïeux,
Fuyant vers l'avenir.
C'est le fleuve du temps,
Qui façonne nos vies
En souvenirs fuyants,
Que nos enfants oublient.

Il brûle ce qui est,
Mais qui ne le doit plus,
Implacable brasier,
Il n'est jamais repus.
C'est le feu qui nous suit,
Abandonne au cimetière
Les cendre de nos vies,
Fugitives poussières.

A ces inconnues,
Visages sans noms, déjà évanouis;
Sans bien avoir vu,
Sûr qu'elle était belle, et qu'elle a souris.

A ces inconnues,
Qui nous laissent seuls, sans force, ébahi;
Du coin de la rue,
Elles nous capturent, nous enlèvent, nous lient.

A ces inconnues,
Qui peuplent nos rêves, nos vers et nos vies;
A peines apparues,
Elles creusent le ciel et chassent l'ennui.

A ces inconnues,
Fleurs du souvenirs, cristaux de l'oubli
A ces inconnues,
Merci.

Il n'est pas de grand soir
Quand se tait le rêveur,
Ni fumée ni clameurs
Récompensant l'espoir.

Il n'est pas de regard
Pour celui qui a peur,
S'enferme dans son coeur,
Disparaît dans le noir.

Mais il n'est pas trop tard
Pour quitter la torpeur,
Réparer les erreurs
Et continuer l'histoire.

Fille du capitaine, joyaux des déserts blancs,
Ouvre ton coeur en peine, ne craint pas le serment,
Fuit la maison d'hier, plus rien ne t'y attend,
Et ton amour sincère sauvera ton amant.

Fille de poésie, me berce doucement,
Jusque tard dans la nuit, les mots retiennent le temps
Et, petit à petit, s'anime le roman.
Si le livre a vieilli, reste l'enchantement.

Fille des mes émois, hante mes rêveries,
Mon amour s'est fait loi, je suis à ta merci.
D'un reflet de tes yeux, offre moi, je t'en prie,
Un instant de nous deux, un instant de ma vie.

Inspiré par La fille du capitaine, de Pouchkine ... et par une autre jeune fille.